Précarité

CROP, Injustices, Juridique

L’appauvrissement lié aux séparations et les inégalités subies par les parents non gardiens

L’appauvrissement des parents séparés ou divorcés

Se séparer ou divorcer ne bouleverse pas uniquement les liens familiaux : cela entraîne aussi de lourdes conséquences économiques. De nombreux parents, une fois séparés, se retrouvent en situation de précarité croissante, notamment en raison de :

  • L’augmentation des charges : La nécessité de maintenir deux logements et leurs frais associés alourdit considérablement les budgets.
  • Des frais juridiques élevés : Les procédures de séparation ou de divorce, souvent longues et conflictuelles, nécessitent l’intervention d’avocats, générant des coûts importants.
  • Des comportements abusifs : Certains parents réduisent volontairement leur temps de travail pour influencer le montant des pensions alimentaires, ce qui accentue les tensions économiques.
  • Un impact direct sur les enfants : L’instabilité financière touche aussi les enfants, renforçant un cercle vicieux d’appauvrissement.

Huit inégalités majeures des parents non gardiens (souvent les pères)

  1. Contributions d’entretien non reconnues dans le calcul du minimum vital : Les pensions alimentaires versées ne sont pas prises en compte, empêchant l’accès à l’aide sociale pour de nombreux parents non gardiens.
  2. Déductions fiscales inéquitables : Les pères non gardiens ne peuvent pas déduire les pensions pour enfants mineurs, contrairement aux parents gardiens qui bénéficient de déductions fiscales.
  3. Revenu présumé irréaliste : Les juges basent souvent les montants des pensions sur un revenu hypothétique à plein temps, sans considérer les réalités professionnelles.
  4. Loyer minimal non représentatif : Les juges estiment souvent un loyer trop bas, rendant difficile un accueil digne des enfants, surtout à l’adolescence.
  5. Charges disproportionnées pendant les mesures provisoires : Les obligations financières imposées dès le début de la séparation ne tiennent pas compte de l’instabilité psychologique et matérielle du parent non gardien.
  6. Frais de déplacement non remboursés : Le coût des trajets pour exercer le droit de visite est entièrement à la charge du parent non gardien, ce qui peut entraver la continuité du lien avec les enfants.
  7. Fiscalité des enfants majeurs en formation : Les pensions versées pour des enfants majeurs ne sont pas déductibles, augmentant la charge fiscale et réduisant l’accès aux bourses.
  8. Frais de divorce déséquilibrés : Les pères doivent souvent financer non seulement leur propre avocat, mais parfois aussi celui de l’autre partie.

Conclusion

Les séparations et divorces en Suisse exposent les parents non gardiens à une précarité croissante et à des inégalités structurelles. Ces déséquilibres touchent non seulement les adultes, mais aussi les enfants. Une réforme en profondeur est indispensable pour rétablir l’équité et mieux protéger l’intérêt supérieur de l’enfant.